Je m’intéresse à une sculpture en devenir, à la négociation entre le sujet et l’objet qui a lieu dans son processus et dans la rencontre avec elle. Comment m’affecte-t-elle, quelle résonance physique génère-t-elle en moi, quel mouvement et quelle chorégraphie provoque-t-elle, comment active-t-elle l’espace ?

Ma pratique est généralement classée dans la catégorie de la sculpture, un médium dans lequel je déploie un langage fondé sur des méthodes comme le collage ou l’assemblage, associé à une utilisation expérimentale de l’image. Les origines de mon travail se trouvent notamment dans les liens affectifs et dialectiques entre les formes et les objets fonctionnels de mon environnement.

Ma stratégie méthodologique est fondée sur la transformation matérielle d’éléments préexistants et d’autres formes que je m’approprie en les reproduisant par moulage. J’interviens dans la manière dont les objets sont interprétés, libérant leur potentiel associatif dans un processus qui implique de s’engager dans toute une série d’opérations. Ces opérations vont de la combinaison, de la reconfiguration ou de l’organisation des différentes parties, à l’incorporation de contingences processuelles comme des fragments, des cassures, des imperfections ou des traces. Ainsi cooptés dans l’œuvre, ces « événements » viennent renforcer sa matérialité, améliorer sa qualité tactile et enrichir la connotation narrative des nouvelles structures proposées.

Lors de la conférence, je partagerai une partie de ma méthodologie et de mon processus de travail à travers un essai visuel, qui parcourt mes pièces avec un regard qui oscille entre forme et surface.